En novembre, c’est l’occasion d’appliquer l’hygiène « boogiesque ». Pour ceux.elles expert.e.s en boogie social, je tiens à clarifier : ce texte s’adresse aussi aux boogieur.euse.s amateur.rice.s. Aucune technique ou même partenaire n’est nécessaire. Je dirais que s’imaginer sur le plateau de Soul Train est recommandé, sans être obligatoire.
Vous verrez, ça permet de décrasser les fenêtres à coup de déhanchements. Possiblement que vous ferez peur au chat de votre coloc (Coucou Velcro!). Sans vous en rendre compte, vous glisserez en pantoufles jusqu’à survoler la slush qui s’accumule sur vos marches encombrées de doutes. Un coup de fatigue? Pas de problème, suivez les étapes suivantes :
Une sieste. Un boogie.
(Répéter autant que nécessaire)
Suivez la chorégraphie qui vous plaît pour rigoler du tramway de Québec qui ressemblera au résultat navrant d’une aventure extraconjugale entre l’architecture moderne et un ventilateur Dyson pour en faire un projet « intemporel » … Misère. Un projet dangereux comme celui de la Laurentia, il est nécessaire de s’y opposer et de signifier notre désaccord au gouvernement. Un projet collectif aussi important que celui du tramway, mais dont la direction apparaît de plus en plus indéchiffrable, laisse perplexe. Est-ce qu’on a vraiment besoin d’aller développer une banlieue proche de notre unique phare suédois?
Je m’égare, la sélection pour l’hygiène boogiesque n’est pas politique, partisane ou conspirationniste. C’est du militantisme pour le bien-être.
Personnellement, je pourrais passer des soirées dansantes entières à écouter l’album Light up the night des Johnson Brothers. Si j’avais à n’en choisir qu’un extrait, ce serait You Make Me Wanna Wiggle avec sa basse synthétique qui annonce la gloire de la « House » des années 1980, alors que ses cuivres gardent bien vivant le meilleur du « Disco ».
En parlant de « Disco », merci à Rosalie Bonenfant lors de son passage à Jusqu’au bout de m’avoir fait comprendre que Laissez-moi danser est un succès phénoménal de Dalida, et non l’un des numéros 5 du Top Franco à MusiquePlus. Il ne faut pas s’inquiéter pour la musique groovy québécoise par contre, Narcisse s’en occupe avec une puissance impressionnante, qui l’a menée à la deuxième position des Francouvertes de cette année.
Si, pour vous dandiner, l’électronique ne vous enchante pas, aucun problème. Vous serez servi.e.s avec les rythmes frénétiques de Star Feminine Band, un groupe de jeunes musiciennes du Bénin dont la chanson Rew Be Me garde vibrant l’héritage rock psychédélique de leur pays. Après la frénésie béninoise salutaire, apaisez-vous avec le malicieux Joã Donato alors qu’il s’aventure dans la jungle avec son piano et ses airs de bossanova. Intitulée A Rã – « une grenouille » en portugais – cette chanson est un ver d’oreille instantané.
Si vous n’êtes pas encore essoufflé.e.s à la fin de cette playlist, vous en aurez encore pour des litres de sueur avec les spectaculaires Honey Dijon, Jayda G et Yaeji.
Je nous souhaite que les salles de séjour éclatent de rire en réponse aux mouvements de nos corps. Faites vibrer les murs au diapason d’une saison hivernale chaleureuse et explosive, ce grand brasier à maintenir animé avant de pouvoir partager à nouveau les planchers de danse.
À bientôt les danseur.euse.s!
Dj Fromage, aussi connu par l’alias “Julien St-Georges Tremblay”, est candidat à la maîtrise en histoire de l’art à l’Université Laval. Son mémoire porte sur l’interrelation entre l’art infiltrant et le territoire dans l’histoire du centre d’essai en art actuel du 3e impérial à Granby. Depuis 2013, il travaille comme médiateur culturel pour le MNBAQ, le Symposium d’art contemporain de Baie-St-Paul, le Mois Multi et plusieurs autres. À titre d’auteur, il écrit notamment pour les revues québécoises : Inter –art actuel, Ciel Variable et Vie des Arts. Il est également un critique musical pour les médias numériques Le Canal Auditif et Feu à Volonté.
Détentrice d’une maîtrise en arts visuels de l’Université Laval et du diplôme national d’arts plastiques de l’École supérieure d’arts et de design de Toulon, Éloïse Foulon vit et travaille à Québec. Ses oeuvres ont fait l’objet d’expositions individuelles et collectives au Roulement à billes, aux Ateliers du Réacteur, à la galerie Art Mûr et à l’ancienne École des beaux-arts de Montréal, entre autres. Elle participe à l’édition 2020 de la FAC de Saint-Lambert.
Dans les dessins et les tableaux d’Éloïse Foulon, l’espace de l’image est complexifié par l’intégration de formes colorées en aplats et superposées de lignes ou de grilles qui ouvrent à un espace hors-tableau. Les ambiguïtés des signes dirigent vers une déconstruction de notre rapport aux objets.
À l'est de vos empires vous prépare une sélection hebdomadaire d'activités culturelles à faire à Québec.