De bouillon et d’huile

En collaboration avec le Collectif Ramen

 

Rivière Lairet

Canal épuisé d’émissions nocturnes

Embrassade d’une gorge ruine

Sélène bouche d’égout

Par laquelle sourdent murmures

Nourris de bile ombrogène

 

Gémeaux avalant verseau

Liminal rêve stygien

Aux subreptices méandres

 

Sous le ciment cicatriciel

Élégie concrète d’un firmament

Fléchissent les lampadaires

Somnolent les

Cascadantes

Façades dentelées

Masques lamproies

Comme lucides cataractes

 

Se moquent

Les ponts suspensifs

Volutes parallèles

Leurs inabordables lits

Miroitant l’éveil

Leurres complices

De malversant tiers

 

À travers valse branchie

Trouble filet

Sang froid répandu

Écueil d’éclats vermeils

 

Sous le couvert des nymphéas

L’autre bout du fil

Éphémère festin amphibionte

Fretin au menu

 

L’asphalte tend maints bras-morts

Baignade pour scaphandres troglodytes

Songe-creux portant leur tribut

À l’Église Sainte-Ondine

En désuétude engloutie

 

Outre court la gelée dérivative

Éternel rejaillissement étranglé

D’où suppurent fissures ecchymoses

Intarissable récurrence du torrent oubliette

 

Ne se tait pas ce qui se terre 

 

– Avril

Crédit: Avril. Image modifiée d’après une carte tirée des archives historiques de l’hôpital Saint-François d’Assise.

Originaire du vingtième siècle, Avril est une passante urbaine et littéraire. Diplômée en sciences humaines, elle poursuit jusqu’à ce jour son étude de La Condition, faisant aussi appel aux rudiments des sciences fictions pour atteindre une approche mini-disciplinaire. Puisant dans une diversité de sources secondaires, autant de spécimens sous vers, elle s’occupe entre-temps à rassembler une collection de babioles et autres curiosités.

 

Publié le 3 août 2020

 

Agenda de la semaine

À l'est de vos empires vous prépare une sélection hebdomadaire d'activités culturelles à faire à Québec.