Perdre prise
aspiré dans la fosse
ne plus oser
brandir le plâtre
quand la voix dépourvue
ne répercute
que la soif
mes forêts
diluées
à même le remous de ce visage
arborant
le tulle d’un sommeil
tracé dans la suie
le choc
nu
une esquille de ciel
entre chaque main
l’apesanteur
liserée
du pétale en train de couler
*
au fond
l’oubli lunaire
l’absence effilée
dévidant
mes saisons à rebours
ensorcelé
en dérive au-delà
un champ
de coquilles ivres
l’épiderme trop lourd pour
ses ancrages
je rassemble mes eaux
à la surface
de la moelle
ma voix
fondue aux branches
*
ruisseler – clandestin
décortiquer
le présage
une bête à la fois
à la tombée du râle
la langue m’endigue
radicale
l’obus enterre tout
la crue
avale ma mémoire
l’espace sourd
où le temps
s’étire en flèches divergentes
incorporelles
une craquelure –
un pas propice aux
phantasmes
l’apoplexie
*
l’esprit aux confins
d’un encensoir
au frimas primordial
une plainte lointaine – une mue
pour renaître
mes désastres
en guise de fronde
les ongles crissant sur ma conscience
un signal
à peine l’écho
d’une colère
rompant l’étanchéité
du vertige
*
la conflagration
d’un crépuscule de verre
à quatre pattes
ma peine se dévoile
dans le sel
je presse la vapeur
mes loups s’érodent
comme cette idylle
au goût d’oxyde
et au dégel
la splendeur remue
d’une fragile lumière
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Pierre-Olivier Bergeron-Noël travaille le matériau de l’écriture sous bien des formes depuis le secondaire. Diplômé du défunt certificat en création littéraire de l’Université Laval, il explore les genres littéraires avec l’avidité d’un cosmonaute en quête d’une planète qui lui ressemble. Ces dernières années, son expédition pérégrine, prospecte, fouille et palpe cette excroissance de notre géosphère onirique nommée poésie. Fasciné par les ondes vibratoires engendrées par l’amalgame des mots et des espaces, Pierre-Olivier compose actuellement son premier recueil.
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