Le magazine culturel À l’est de vos empires est fier de présenter cette discussion entre l’artiste et cinéaste Caroline Monnet et l’historienne de l’art Julia Caron Guillemette portant sur la décolonisation. L’épisode de balado est enregistré devant public à la librairie-Café Saint-Suave, située dans le quartier Saint-Sauveur de Québec.
À l’est de vos empires souhaite inviter les publics à se pencher sur le concept même de décolonisation. Les deux convives réfléchissent à ce dernier de manière générale, en s’intéressant surtout à la forme qu’il peut prendre dans le cadre de l’art actuel et de sa réception. Il s’agit d’une occasion de découvrir non seulement un point de vue autochtone sur des enjeux entourant la décolonisation, mais aussi celui d’une artiste sur le potentiel de l’art visuel à participer à cette mouvance.
Par cette rencontre, À l’est souhaite créer un espace sécuritaire dans lequel il est possible de déconstruire les biais colonialistes qui sont inconsciemment encore actifs dans le monde des arts visuels. Julia souhaite donc discuter avec l’artiste d’origine Anishinaabe de ses œuvres et de leur portée sociale dans une optique de décolonisation.
Caroline Monnet est une artiste multidisciplinaire anishnaabe francophone originaire de l’Outaouais. Elle a étudié la sociologie et la communication à l’Université d’Ottawa et à l’Université de Grenade (Espagne) avant de poursuivre une carrière en arts visuels et cinéma. Son travail a été présenté au Palais de Tokyo (Paris), à la Haus der Kulturen der Welt (Berlin), au FIFT (Toronto), au Festival Sundance, à Aesthetica (R.-U.), à Palm Springs, au Festival de Cannes, à la Biennale Whitney (N. Y.), à la Biennale d’art de Toronto, au Musée d’art contemporain de Montréal, à l’Arsenal Contemporary NY, à la Galerie Walter-Phillips (Banff) et au Musée des beaux-arts du Canada. En 2016, elle a été sélectionnée pour une résidence à la Cinéfondation de Paris. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections, y compris celles du Musée des beaux-arts du Québec, du Musée des beaux-arts du Canada, de RBC Banque Royale et du Musée d’art contemporain de Montréal. Caroline Monnet réside à Montréal et est représentée par la galerie Blouin Division.
Julia Caron Guillemette est candidate à la maîtrise en histoire de l’art à l’Université Laval. Elle s’intéresse tout particulièrement aux pratiques actuelles autochtones et à leur réception, ainsi qu’aux notions d’identités, de genre, d’environnement et de féminisme émergeant de diverses pratiques contemporaines. Son mémoire porte d’ailleurs sur le potentiel de décolonisation dans la réception d’oeuvres actuelles autochtones. Elle a assumé les fonctions de Conservatrice-éducatrice au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, et a participé à la médiation du Musée national des Beaux-Arts du Québec, comme guide-animatrice et agente culturelle. Elle agit à titre de vice-présidente, chroniqueuse et membre du comité de rédaction pour le magazine culturel À l’est de vos empires, effectue à l’occasion des comptes-rendus d’exposition pour certains périodiques et a réalisé le commissariat de l’exposition Ostentations (2022).
Afin de compléter la discussion, Julia et l’équipe d’À l’est vous encourage à consulter ces ressources :
La Boîte à outils décoloniale est le fruit d’une collaboration entre le Bureau de l’engagement communautaire de l’Université Concordia, Mikana et le RÉSEAU de la communauté autochtone à Montréal. Le parcours rassemble des ressources soigneusement sélectionnées, produites par des personnes ou organisations autochtones, qui sont accessibles et promeuvent l’expertise autochtone.
Les thèmes abordés dans le Parcours éducatif sont des connaissances de base sur la terminologie, le territoire, et l’histoire coloniale. Les niveaux à paraître exploreront la résistance et la résurgence autochtone, l’anti-racisme, le concept d’allié.es et la pluralité des Nations.
Cette carte identifie les 11 nations autochtones vivant sur le territoire du Québec, tout en montrant l’emplacement des 55 communautés qui les constituent. Il s’agit des terres attribuées de manière coloniale par le gouvernement fédéral en tant que réserves et non de leur territoire traditionnel ou ancestral.
Notre histoire collective a été écrite d’un point de vue eurocentriste et colonialiste. Avec Laissez-nous raconter l’histoire crochie, les Premiers Peuples reprennent le bâton de parole pour raconter leur vision de l’histoire. La poétesse innue Marie-Andrée Gill redresse 11 mots lourds de sens pour nos peuples afin de réconcilier le passé et le présent. C’est ensemble, mamu en innu aimun, qu’on décolonise nos esprits un mot à la fois.
À une époque où un mouvement de réconciliation entre le passé et le présent des peuples autochtones se dessine à l’horizon, Mythes et réalités cherche à abattre les murs des préjugés et à faire place au dialogue, à l’ouverture et surtout, à la compréhension de cette Histoire qui a joué un rôle fondamental dans les réalités que vivent aujourd’hui nos populations au Québec, mais aussi à travers le continent. Cette publication met surtout en valeur l’héritage de nos ancêtres et les nombreux éléments issus de nos savoirs et savoir-faire traditionnels dont se sont inspiré les sociétés occidentales pour d’abord s’établir et ensuite se développer sur nos territoires ancestraux non cédés. (Extrait de la préface, Ghislain Picard)
Oser s’en parler est un projet citoyen pour encourager l’introspection et l’action collectives sur les questions de colonialisme et de privilège blanc au Canada.
L’idée, c’est de mettre de l’avant des voix autochtones, tout en encourageant la responsabilisation des non-autochtones sur les sujets de racisme, de décolonisation, de « Réconciliation ». Finalement, l’idée est de décloisonner ces conversations et les rendre accessibles aux francophones et francophiles de l’île de la Grande Tortue.
Décoloniser l’histoire présente dix chapitres méconnus de l’histoire québécoise et canadienne du point de vue des personnes autochtones et racisées.
Racontée à partir de la propre expérience de l’autrice Emmanuelle Dufour, mais aussi celle de nombreux Autochtones et Allochtones, cette œuvre polyphonique explore les legs de notre inconscient colonial et fait surgir des histoires trop longtemps restées dans l’ombre.
Le Principe de Joyce vise à garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, ainsi que le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle.
Afin de remédier aux séquelles laissées par les pensionnats et de faire avancer le processus de réconciliation, la Commission de vérité et réconciliation a lancé 94 appels à l’action.
En juillet 1990, un litige autour d’un terrain de golf qui serait construit sur des terres kanien’kéhaka (mohawks) à Oka ouvrait la voie à une confrontation historique qui ferait les manchettes internationales et s’imprimerait dans la conscience collective du pays. La réalisatrice Alanis Obomsawin – tantôt avec une petit équipe, tantôt seule – a passé 78 jours derrière les barricades kanien’kéhaka pour filmer l’affrontement armé entre les manifestants, la Sûreté du Québec et l’armée canadienne. Sorti en 1993, ce documentaire phare a été vu dans le monde entier, remportant plus d’une douzaine de prix internationaux et entrant dans l’histoire du Festival international du film de Toronto, où il est devenu le premier documentaire à remporter le prix du meilleur long métrage canadien. Jesse Wente, directeur du Bureau des productions audiovisuelles autochtones, en parle comme d’un « moment charnière dans l’histoire du cinéma des Premiers Peuples ».
Pour Toi Flora est l’histoire d’un frère et d’une sœur d’origine Anishnabe qui, dans les années 60, passent leur jeunesse dans un pensionnat «indien» et tentent aujourd’hui de faire la paix avec ce douloureux passé.
Dans Kuei! Kwe!, qui signifie « bonjour » dans plusieurs langues autochtones, Melissa Mollen Dupuis propose de mettre de l’avant le talent et l’audace de membres des Premiers Peuples. En compagnie de personnes inspirantes, elle aborde un éventail de sujets qui lient les traditions ancestrales et la modernité.
https://tourismeautochtone.com/
Une belle manière de s’éduquer est aussi d’aller directement dans les communautés, de découvrir la diversité des cultures autochtones à travers leur riche offre touristique.
À l’est de vos empires remercie ses partenaires sans qui le projet ne serait possible :
À l'est de vos empires vous prépare une sélection hebdomadaire d'activités culturelles à faire à Québec.