Par la publication d’articles dédiés aux arts, À l’est de vos empires souhaite offrir une plateforme d’expression critique aux enthousiastes d’arts visuels de la capitale. Nous désirons, par le biais de ces textes, proposer un espace discursif à l’intérieur duquel s’échafaude et se construit, se conjugue et se consolide notre parole sur l’art d’ici. Nous vous invitons chaleureusement à participer à notre communauté et à investir le discours artistique de Québec afin de vous le réapproprier.
Lorsque nous entrons en contact avec une œuvre d’art, une mise en relation entre perception et compréhension s’opère : le sensible et l’intelligible se confrontent pour générer un commentaire. La mise en commun, l’association et la comparaison de ces commentaires créent quant à elles un discours. L’intersubjectivité inhérente au discours permet de comprendre les spécificités d’une œuvre et de dégager la pluralité de ses sens. Ces échanges, s’ils construisent les sens des œuvres, nous permettent également de nous construire nous, en tant qu’individus, mais peut-être surtout en tant que collectivité. Entre la création d’une œuvre, le façonnement de ses sens et la consolidation de la communauté artistique dans laquelle elle s’inscrit se crée une succession d’échanges qui à la fois modifient l’œuvre et nous transforment en retour.
Pour rendre compte de ces transformations, l’écriture constitue un médium tout indiqué. Elle permet d’archiver les strates de sens produites par les discours et occasionne ainsi la rencontre d’expressions réfléchies sur un terrain libre et malléable, propice aux échanges. L’écriture entretient également une relation féconde avec le visuel en ce sens qu’elle dote de dynamisme des propositions plastiques et visuelles parfois immuables. À la suite du geste de création initial, elle offre une nouvelle considération, une relecture des sensibilités d’abord négligées, des subtilités impalpables, des moments fugaces qui glissent entre nos doigts. Les mots esquissent une image renouvelée et poreuse de l’art et forment une matrice d’expression qui favorise l’enracinement de la discussion.
Dans le contexte spécifique de la Ville de Québec, où le français demeure un vecteur identitaire fort, nous ne pouvons rester sourds au génie de la langue. Si les arts visuels ne sont pas strictement soumis aux enjeux de la linguistique, le discours, ou plutôt les discours sur l’art, s’y abreuvent. En sondant par le langage les dimensions théoriques et esthétiques, le discours effleure, expose et rend explicites les notions d’appartenance contenues en puissance dans les œuvres. Par l’écrit et la parole, nous participons à élaborer, en périphérie du sens produit par les œuvres elles-mêmes, une lecture collective qui forge l’identité même de la scène artistique locale.
En admettant l’intelligence et la force créatrice des artistes d’ici, À l’est de vos empires se propose de tisser la toile sur laquelle une communauté d’auteurs et d’autrices pourra peindre le discours critique de la scène artistique de la Ville de Québec.
Parlez-nous de choses et d’autres, soyez à l’aise dans vos mots : l’art est un langage universel, nous sommes né.e.s pour le comprendre.
Titulaire d’une maîtrise en histoire de l’art de l’Université Laval, Benoît Durand est professeur d’histoire de l’art au Cégep Garneau et consultant en histoire de l’art au Ministère de la Culture et des Communications. Manifestement, il aime bien l’histoire de l’art. Ses intérêts actuels sont guidés par une volonté de comprendre les marges, autant sociales que géographiques, et les perspectives créatives qu’elles contiennent. Ceci s’incarne dans l’écriture d’articles scientifiques et artistiques, dans son implication active aux principes et au monde de l’édition et dans son intérêt marqué pour la cueillette de fleurs sauvages sous les lignes d’Hydro.
Publié le 26 mars 2020
À l'est de vos empires vous prépare une sélection hebdomadaire d'activités culturelles à faire à Québec.